En 2008, Diogenes Zagonel, dit ZAGO, ne se doutait certainement pas qu’il ouvrait une série de dix saisons aux SPACER’S comme pilier de l’équipe professionnelle, et encore moins qu’il serait toujours toulousain quinze ans plus tard !
Champion du monde avec les M20 brésiliens en 2001, champion du Brésil en 2004, vainqueur de la super-coupe du Brésil en 2003 et en 2005, finaliste du Championnat de France en 2013 et finaliste de la Coupe de France en 2017 avec les SPACER’S, ZAGO, après une riche carrière de joueur, a entamé sa reconversion professionnelle au sein de son club de cœur.
ZAGO, cela fait un bail que tu vis à Toulouse, qu’est-ce qui t’a incité à poser tes valises dans la Ville rose ?
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles j’ai décidé de rester à Toulouse. D’abord, la relation que j’ai entretenue rapidement avec les SPACER’S, les dirigeants, les bénévoles, les partenaires et les supporters. Ensuite, c’était la première fois que je me sentais valorisé non seulement pour mes qualités de joueur, mais aussi pour mes qualités personnelles, pour les valeurs transmises par ma famille. Enfin, l’ambiance saine et conviviale du club, amicale. Et évidemment, la qualité de vie à Toulouse, une ville à dimension humaine. Un contexte qui a beaucoup contribué à me construire moi-même.
Tu peux nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Au fil des années, j’ai privilégié cette qualité de vie et la stabilité que m’apportait les SPACER’S à des aventures incertaines. Le sport professionnel n’est pas tendre, il faut savoir faire preuve de discernement, et se fixer des priorités. Pour nous, il était temps de fonder une famille, et comme Andressa, mon épouse, se trouvait bien à Toulouse, nous avons décidé d’y faire notre vie. Depuis quelques années, nous sommes propriétaires d’une maison du côté des Argoulets. Notre fils, Nathan, est né à Toulouse en 2012, il suit la scolarité des petits français et fait du volley aux SPACER’S. Nous nous sentons très bien intégrés, c’est parfait ainsi ! Et de plus, nous avons eu la chance et l’honneur d’être naturalisés français.
Toulouse ne doit plus avoir de secrets pour vous. Quelles sont les promenades que vous privilégiez ?
Les ballades en famille, c’est souvent sur les quais de la Garonne et autour des lacs proches de Toulouse. Ça permet de chasser le stress lié à l’activité professionnelle et de se retrouver en famille car je suis fréquemment en déplacement les week-ends. Sinon, nous aimons bien traîner en ville et découvrir la gastronomie de la région au hasard des restaurants. Pas d’endroits privilégiés, on se laisse porter par l’instant présent. Des fois, il suffit d’un plateau de tapas et d’une petite bière bien fraîche !
Outre les qualités gastronomiques, culturelles, musicales, sociales qu’offre la vie toulousaine, je considère sa position géographique privilégiée, nous sommes proches de l’océan, de la mer, de la montagne, de l’Espagne. Ce sont des avantages dont bénéficient les habitants de cette région lors de leurs week-ends et notamment pendant les vacances. Ces petites escapades sont importantes pour se ressourcer.
Mon plaisir, je le trouve aussi quand j’accompagne Nathan à ses matchs de volley et de hand, dès que j’ai du temps libre. Mais, en fait je suis une personne simple, pour moi peu importe où nous nous trouvons pourvu que nous soyons en bonne compagnie !
Joueur, entraîneur, tu es un témoin privilégié de l’histoire du club. Quel est ton point de vue ?
Le club toulousain a sa place sur la scène nationale depuis 1994 justement parce que c’est un club fiable, stable et formateur. En dix ans en tant que joueur, j’ai vu de près les efforts menés par les dirigeants pour maintenir le projet de participer à la compétition au plus haut niveau et celui de former à tous les niveaux tout en gardant les finances du club saines, malgré la concurrence des autres clubs professionnels de Toulouse. Je peux mesurer l’engagement que cela signifie, maintenant que je fais partie des cadres techniques !
Est-ce qu’il y a des moments, des événements qui t’ont marqué plus que d’autres, que ce soit sur le plan personnel ou sur un plan collectif ?
Sportivement, les événements, ce sont les participations aux finales Championnat en 2013 et de Coupe de France en 2017, à Paris, à Coubertin dans une salle blindée ! Et puis, évidemment, la participation à deux Coupes d’Europe face à de grosses écuries mondiales comme Rome, Moscou, Berlin, Karzan. On sentait la motivation des SPACER’S monter au fil des matchs ! Tous les sportifs rêvent de vivre ces moments-là !
Mais, en ce qui me concerne, j’ai pris du plaisir à tous les matchs que j’ai pu disputer, surtout au PDS où j’ai tissé des liens amicaux avec de nombreux supporters. Il m’arrive de ressentir encore aujourd’hui l’émotion de mon dernier match à Toulouse. Il y avait beaucoup de monde, d’amis et de connaissances. M. Moudenc, le maire de Toulouse, est venu en personne m’honorer de quelques mots très gentils sur ma fidélité aux SPACER’S. J’étais surpris et très ému. Ça aussi, c’est un moment unique dans la vie d’un sportif !
Tu as arrêté ta carrière de joueur en 2018 et tu as décidé d’entamer des études pour devenir entraîneur de volley. Comment s’est déroulé ton cursus ?
À la fin de la saison 2017-2018, alors que mon physique commençait à ne plus suivre comme je le souhaitais, les dirigeants du club m’ont proposé de m’investir dans le staff technique du club et de m’accompagner dans les formations pour devenir entraîneur. Après un temps de réflexion et discussion avec ma famille, j’ai décidé de m’investir dans ce nouveau projet. Cette décision était difficile à prendre car je savais que j’allais arrêter de faire ce que j’aimais le plus dans ma vie, jouer au haut niveau ! On m’a accordé quelques validations d’expérience, mais il m’aura fallu cinq ans d’études pour accéder enfin, en 2023, au niveau de diplôme nécessaire pour entraîner une équipe de la Ligue A. Ces formations m’ont permis d’acquérir un titre professionnel qui permet une réelle insertion professionnelle, ainsi que de nouvelles compétences pour continuer à transmettre mes connaissances et mes valeurs aux jeunes sportifs, comme je le faisais lorsque j’étais capitaine de l’équipe. Je suis très satisfait, très fier de cette trajectoire !
Prochainement, la Nouvelle vie professionnelle de ZAGO !